
FAIT : Dans son numéro du 30 septembre 2025, le journal sénégalais L’AS relaie une déclaration de Mamadou Amadou Ly, directeur exécutif de l’ONG ARED (Associates in Research and Education for Development). S’exprimant lors d’un point de presse, il affirme qu’au Sénégal « 71 % des élèves du CI au CM1 ne comprennent pas la langue d’enseignement, généralement le français ».
VERDICT : VRAI. Ce chiffre repose sur des données issues d’une étude menée en 2024 dans le cadre du programme KIX (Knowledge and Innovation Exchange), une initiative du Partenariat mondial pour l’Éducation (GPE), qui documente l’impact de la langue d’enseignement sur l’apprentissage au Sénégal.
TEXTE
Le 29 septembre 2025, la Fondation Yidan a décerné le Prix Yidan 2025 pour le développement de l’éducation à Mamadou Amadou Ly, directeur exécutif de l’ONG ARED. Il devient le premier Ouest-Africain à recevoir cette distinction considérée comme la plus prestigieuse au monde dans le secteur éducatif. Par la suite, l’ONG, ARED a organisé un point de presse à Dakar pour présenter le prix et détailler les enjeux liés à l’éducation bilingue au Sénégal. C’est au cours de cette conférence que Mamadou Amadou Ly a affirmé qu’au Sénégal « 71 % des élèves du CI au CM1 ne comprennent pas la langue d’enseignement », une déclaration reprise par le quotidien sénégalais L’AS dans son édition du 30 septembre. Le journal a placé l’information sur sa Une, renvoyant à un article complet publié en page 5.

Source : Le Journal l’AS, parution du 30 septembre 2025
Dans cet article, le directeur de l’ARED explique que la langue d’enseignement reste un frein majeur à l’apprentissage en Afrique subsaharienne. Il souligne que plus de 60 % des enfants de 10 ans, dans les pays à faible et moyen revenu, ne savent ni lire ni comprendre un texte simple. Selon lui, la crise de la « pauvreté des apprentissages » est aggravée par le fait que les élèves apprennent dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas.
Ces déclarations sont intervenues à quelques jours de la rentrée scolaire du 8 octobre 2025 au Sénégal, dans un contexte où les difficultés de lecture et de compréhension chez les élèves du primaire sont régulièrement critiquées dans l’espace public.
VÉRIFICATION
Les chiffres avancés par Mamadou Amadou Ly sont issus d’une étude menée au Sénégal dans le cadre du Programme KIX (Knowledge and Innovation Exchange), en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale et soutenue par le Partenariat mondial pour l’Éducation (GPE). Le rapport “Strengthening Bilingual and Multilingual Learning Systems in Francophone Africa Evidence from” en francais «Renforcer les systèmes d’apprentissage bilingues et multilingues en Afrique francophone : preuves issues du Sénégal», publié en 2024 indique que 71 % des élèves du CI au CM1 ne comprennent pas la langue d’enseignement, en particulier le français, qui est la langue officielle, langue d’enseignement dans les écoles publiques.

Source : Rapport du KIX
Le Partenariat mondial pour l’Éducation (GPE) est un mécanisme international de financement dédié à l’amélioration des systèmes éducatifs dans les pays à faible et moyen revenu. Son programme KIX finance et teste des solutions innovantes dans plusieurs pays, dont le Sénégal. Dans ce cadre, l’étude a évalué les compétences de plusieurs élèves dans des écoles urbaines et rurales, en mesurant leur capacité à lire et à comprendre des textes en français et en langues nationales. Les conclusions du programme rejoignent plusieurs constats de la Banque mondiale, qui alerte régulièrement sur la crise de l’apprentissage dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
L’institution souligne que de nombreux élèves ne savent toujours pas lire et comprendre un texte simple à la fin du cycle primaire, un problème particulièrement marqué en Afrique subsaharienne.
CONCLUSION
La déclaration de Mamadou Amadou Ly selon laquelle 71 % des élèves du CI au CM1 ne comprennent pas la langue d’enseignement au Sénégal est vraie. Le chiffre vient d’une étude soutenue par le programme international KIX/GPE, conduite au Sénégal en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale et soutenue par le Partenariat mondial pour l’Éducation (GPE).
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