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FAIT : Une publication sur Facebook, diffusée le 7 mai 2025 par un internaute nommé “Sawadogo Souleymane Power”, affirme que 700 soldats français sont arrivés à Abidjan le 6 mai 2025 pour participer à la sécurisation de la période préparatoire de l’élection présidentielle et de la période post-électorale.
VERDICT : FAUX. Aucun déploiement militaire français de cette ampleur n’a eu lieu à Abidjan à la date indiquée par la publication. Au contraire, la France a procédé au retrait progressif de ses troupes de Côte d’Ivoire au début de l’année 2025.
TEXTE
La publication, partagée sur Facebook, a généré plus de 150 partages et près de 200 commentaires, alimentant une vive discussion sur les intentions supposées de la France dans le contexte électoral ivoirien.
Source : capture d’écran de la publication Facebook
La publication à été reprise, de façon coordonnée, le même jour, par plusieurs pages et groupes facebook et par des activistes défendant l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
L’AES, créée le 16 septembre 2023, réunit aujourd’hui le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ces 3 pays ont décidé de quitter la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour former leur propre alliance politico-militaire et économique.
La diffusion de l’information sur le déploiement de soldats français en Côte d’Ivoire a été relatée par des pages dont les administrateurs sont localisés au Burkina Faso (1 2 3 4 5 6 7 8 9 10).
Cette publication sur un prétendu déploiement de soldats français en Côte d’Ivoire s’inscrit dans un climat d’inquiétude et de désinformation récurrente en période électorale. Le message, alarmiste, s’accompagne de deux photos montrant des soldats français, mais sans précision sur le lieu, ni la date.
La présence militaire française en Côte d’Ivoire reste un sujet sensible, avec un passif durant la crise de 2010-2011. Ce type d’information peut nourrir des théories du complot autour d’une ingérence étrangère dans les élections à venir.
VÉRIFICATION
Pour vérifier cette information,nous avons effectué dans un premier temps une recherche inversée d’image. Les deux images accompagnant la publication proviennent d’archives militaires françaises, notamment en Afghanistan lors du retrait des troupes françaises en 2014. Des images du site internet du ministère français des armées ont aussi été utilisées sur l’image d’illustration de l’Opération PAMIR (le nom de la mission militaire des Forces françaises en Afghanistan). Les photos n’ont aucun lien avec un événement récent à Abidjan en mai 2025.
En revanche, des soldats français quittent la Côte d’Ivoire. En effet, la base militaire française de Port-Bouët a été officiellement rétrocédée à la Côte d’Ivoire le 20 février 2025. Cette décision marque la fin de la présence militaire française permanente dans le pays, entamée depuis 1961.
Le 13 janvier 2025, au palais présidentiel d’Abidjan, le Président Ivoirien, Alassane Ouattara, a affirmé lors de la cérémonie solennelle d’échanges de vœux de nouvel an avec les grands commandements des Forces armées de Côte d’Ivoire, que la sécurisation des élections serait assurée par les forces ivoiriennes : ” La sécurisation de l’échéance électorale d’octobre 2025 s’imposera comme un impératif auquel vous devez répondre avec professionnalisme et dévouement. Votre engagement devra s’inscrire dans une dynamique de prévention des tensions sociales afin d’assurer un climat sécuritaire paisible, serein et propice à l’expression démocratique”, a dit le Président Ouattara à cette occasion.
Aucun communiqué officiel de l’État Ivoirien ou de l’Etat Français ne confirme l’arrivée, à Abidjan, de 700 soldats français en mai 2025.
CONCLUSION
L’affirmation selon laquelle 700 soldats français seraient arrivés à Abidjan le 6 mai 2025 pour sécuriser la prochaine élection présidentielle est fausse. Elle repose sur une publication sans source crédible ni preuve, utilisant des images sorties de leur contexte. Les données vérifiables montrent au contraire une réduction de la présence militaire française en Côte d’Ivoire, avec une rétrocession officielle des bases françaises et un recentrage sur les capacités locales de sécurité.
