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FAIT : Une publication partagée sur X affirme que “Le président Ouattara obtient la fermeture de la base militaire française en Côte d’Ivoire, sans avoir insulté personne. Au 30 août 2025, il n’y aura plus un seul soldat français en Côte d’Ivoire”.
VERDICT : Partiellement FAUX. La base militaire française de Port-Bouët ne fermera pas complètement. Elle sera rétrocédée aux forces armées de Côte d’Ivoire à partir du mois de janvier 2025. Mais aucune date officielle n’a encore été annoncée pour le retrait définitif.
TEXTE
Cette information a été partagée sur X le 02 décembre 2024, par l’ancien correspondant de la BBC à Abidjan, Said Mbombo Penda (@SaidPenda) et relayée par le site, L’Enquêteur Déterminé. Said Mbombo Penda prétend que la base française de Port-Bouët fermera totalement en août 2025, marquant le départ définitif de l’ensemble des troupes françaises en Côte d’Ivoire. Cette annonce est présentée comme un succès diplomatique du président Alassane Dramane Ouattara. La publication a été vue plus de 34 000 fois, avec 258 likes, 143 commentaires et 38 retweets.
La Côte d’Ivoire et la France ont conclu un traité de coopération en matière de défense, qui fournit un cadre pour la collaboration militaire, la formation et les opérations conjointes.
Les accords sont périodiquement mis à jour pour refléter les défis contemporains en matière de sécurité. La Côte d’Ivoire participe souvent à des missions régionales de maintien de la paix, telles que celles menées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou les Nations unies. La France soutient ces efforts par le biais de la logistique, de l’équipement et de la formation.
La base militaire de Port-Bouët, située à Abidjan, abrite le 43e Bataillon d’Infanterie de marine (BIMA), un symbole de la coopération militaire franco-ivoirienne. Depuis plusieurs années, la France réorganise son dispositif militaire en Afrique pour répondre à de nouvelles réalités stratégiques d’autant que plusieurs pays dont le Tchad et le Mali ont demandé à l’armée française de quitter leurs territoires.
VÉRIFICATION
Les forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) ont publié, le 9 octobre 2024 sur leur page facebook, un compte rendu d’une rencontre entre le Chef d’Etat Major général des armées de Côte d’Ivoire et le commandant français pour l’Afrique. Les échanges portaient sur la réduction de la présence militaire française, la rétrocession graduelle du camp de Port-Bouet aux Forces armées de Côte d’Ivoire et la planification conjointe des exercices militaires.
Des déclarations officielles, notamment celles du président français, Emmanuel Macron, à l’occasion de la présentation, le 27 février, de sa stratégie pour l’Afrique dévoilent les contours de la réorganisation du dispositif militaire français sur le continent. Le chef de l’État français souhaite repenser le concept des bases militaires tel qu’il existe aujourd’hui. Afin que ces bases puissent « changer de physionomie et d’empreinte », elles seront transformées pour « certaines en académies », pour d’autres en « bases conjointes ». Pour mettre en place ce nouveau partenariat, le chef de l’Etat dit attendre les propositions de ses partenaires africains.
Dans son discours de Nouvel an 2025, le président Alassane Ouattara à affirmer : “Nous avons décidé du retrait concerté et organisé des Forces Françaises en Côte d’Ivoire. Ainsi, le camp du 43e BIMA de Port-Bouët sera rétrocédé aux Forces Armées de Côte d’Ivoire, dès ce mois de janvier 2025.”
Cependant, aucune des déclarations officielles n’a indiqué la date de la rétrocession définitive. Une rétrocession est progressive, la date de début du processus ne correspond pas à la date de la fin de la procédure.
CONCLUSION
La base de Port-Bouët ne fermera pas, mais sera rétrocédée aux Forces armées de Côte d’Ivoire. Le Gouvernement Ivoirien a effectivement décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire, mais la date définitive n’a pas encore été annoncée. Il est donc faux d’annoncer le 30 août 2025 comme date à laquelle il n’y aurait “plus un seul soldat français en Côte d’Ivoire” comme le prétendent certaines publications sur les réseaux sociaux.