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Conformément au décret n°2025-649 du 30 juillet 2025, la campagne électorale pour la présidentielle en Côte d’Ivoire a débuté le 10 octobre 2025 et s’étendra sur une durée de quatorze jours, soit jusqu’au 23 octobre à minuit. Durant cette période, les cinq candidats retenus par le Conseil constitutionnel iront à la rencontre des 8 761 348 électeurs pour leur présenter leurs programmes et les convaincre de leur accorder leurs suffrages. Cette campagne s’ouvre dans une atmosphère singulière, marquée par une tension politique palpable et un climat social fragile. Amnesty International a d’ailleurs dénoncé la répression de manifestations pacifiques.
Les autorités ont placé le pays sous haute surveillance, en raison des enjeux politiques, sécuritaires et économiques considérables liés à ce scrutin décisif. À Abidjan comme dans les villes de l’intérieur du pays, les meetings, les prises de position et les mobilisations s’intensifient, traduisant l’importance de cette élection pour la consolidation de la démocratie ivoirienne.
Une campagne sous fond de contraste
Le ton de la campagne s’annonce contrasté. D’un côté, le camp du parti au pouvoir prône la continuité et la stabilité économique. De l’autre, une partie de l’opposition appelle à une alternance et à un climat politique plus inclusif. Ce contraste se manifeste principalement par l’exclusion des figures majeures de l’opposition notamment Laurent Gbagbo, ex président ivoirien et fondateur du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (Ppa-Ci), ainsi que Tidjane Thiam du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, le plus ancien parti du pays, fondé en 1946 par Félix Houphouët-Boigny.
Une surveillance renforcée du processus
Les autorités ivoiriennes ont annoncé le déploiement de plus de 44 000 agents des forces de sécurité, pour assurer la protection des personnes et des biens. Une mission censée se dérouler pendant toute la durée de la campagne électorale. Cette mesure vise à prévenir les incidents, notamment dans les zones sensibles telles que dans les localités de Abobo, Yopougon, Divo ou Bonoua. Des zones théâtres de violences lors de précédentes élections.
Plusieurs missions d’observation ont été également accréditées par la Commission électorale indépendante (CEI). Il s’agit surtout des délégations de l’Union africaine, de la Cedeao et de nombreuses organisations de la société civile. Leur mission consiste à observer la campagne, le vote et le dépouillement, afin d’évaluer la transparence et la crédibilité du processus électoral.
La CEI a également mis en place un centre de suivi médiatique. Il est chargé de contrôler le respect du pluralisme et de l’équilibre du temps de parole dans les médias publics.
Les journalistes sont, pour leur part, invités à faire preuve de neutralité, de rigueur et de professionnalisme, dans la couverture de cette période sensible qu’est la présidentielle du 25 octobre.
Entre prudence et initiatives citoyennes
Si la mobilisation semble bien amorcée, une partie de la population reste toutefois méfiante face au processus. Les débats autour des candidatures rejetées et du financement de l’élection alimentent des débats sur l’équité du scrutin.
Plusieurs initiatives citoyennes ont vu le jour pour encourager la participation des citoyens à l’élection et prévenir les tensions. Elles mettent l’accent sur la sensibilisation des jeunes et la promotion du vote responsable. Elles s’engagent à lutter contre la désinformation, devenue un enjeu majeur dans le contexte électoral.
Les médias indépendants, les fact-checkers et les organisations de la société civile jouent un rôle déterminant. Ils entendent contribuer à l’instauration d’un climat de confiance et lutter contre les fausses informations.
Le président de la Commission électorale indépendante, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, insiste sur la nécessité d’une campagne « apaisée, respectueuse et équitable ». Tout en rappelant l’interdiction formelle de toute propagande, avant, pendant et après le scrutin. A propos de la distribution des cartes d’électeurs déjà en cours, il exhorte chaque citoyen à se rendre à son lieu d’enrôlement, pour vérifier son inscription et retirer sa carte.





