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Discours de haine et violences : retour sur une campagne électorale très tendue au Sénégal

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Les élections législatives se sont déroulées globalement dans le calme Les différentes listes de partis et/ou de coalitions de partis politiques ont rivalisé de promesses électorales. Des propositions xénophobes, des discours de haine, de la violence ont marqué la campagne électorale des législatives anticipées au Sénégal. Pendant les trois semaines de mobilisation électorale, des actes de violence de diverses formes ont rythmé la campagne électorale : incendies ciblant les sièges de partis politiques, agressions physiques, attaques contre des caravanes de campagne, affrontements entre militants ou encore violences verbales.

Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, également leader du PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), s’est imposé comme l’une des figures les plus controversées de cette campagne. Porté par des foules enthousiastes lors de ses déplacements à travers le pays, il a multiplié les déclarations polémiques. Suite à des affrontements entre ses partisans et des militants de l’opposition le 12 novembre 2024 à Saint-Louis, Sonko a appelé à la « vengeance ».

Discours de haine et violences : retour sur une campagne électorale très tendue au Sénégal

Le discours politique source de violence

Le Premier ministre a accusé les partisans de la coalition « Sàmm Sa Kàddu » d’être impliqués dans les affrontements de Saint-Louis. M. Sonko a appelé à la vengeance contre les militants « Sàmm Sa Kàddu »; alors, dans un communiqué daté du 12 novembre, la tête de liste de « Sàmm Sa Kàddu » a averti qu’il tiendrait Ousmane Sonko responsable de toute attaque visant ses militants.

Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, a vivement réagi à cet incident « grave, dangereux et criminel » et a exprimé son indignation face à l’escalade de violence qui a entaché la campagne électorale.

Les affrontements, à Saint-Louis, entre militants de différentes formations politiques ont conduit à l’arrestation de plus de 80 personnes.

En plus des affrontements à Saint-Louis, la campagne électorale a été aussi émaillée d’autres violences physiques. À Koungheul, le 30 octobre, des affrontements ont opposé le convoi de PASTEF à des membres de la coalition « Takku Wallu », conduite par l’ancien président Macky Sall. Malick Gackou, leader du Grand Parti et membre du convoi, a été blessé au bras par un projectile et évacué vers une structure sanitaire. Une semaine plus tard, le 6 novembre, la caravane de PASTEF avait été de nouveau attaquée à Matam, dans l’est du pays.

Outre les violences physiques, des discours incendiaires ont alimenté les tensions. Certains propos tenus par des candidats ont marqué la campagne par leur caractère polémique. Abass Fall, après avoir exhorté ses militants à se munir d’armes, a été contraint de présenter des excuses publiques. Après l’attaque du marché de Sor à Saint-Louis, Ousmane Sonko, comme évoqué plus haut, a enflammé les débats en appelant ses partisans à « se venger » des agressions subies par ses militants, attribuées aux partisans de Barthélémy Dias.

Cependant, il s’est ensuite ravisé en lançant un appel au calme et au dépassement. Ces déclarations ont relatif au débat sur la responsabilité des dirigeants politiques dans la canalisation des émotions de leurs soutiens.

Tahirou Sarr, leader de la coalition « Les Nationalistes Jel Linu », a suscité à la fois de l’indignation et quelques soutiens avec des propositions jugées « xénophobes », ciblant certaines communautés étrangères importantes au Sénégal. Sa coalition, qui prône une stricte priorité nationale, a intensifié les débats sur la place des étrangers dans le pays, exacerbant les divisions.

Le leader de la coalition « Les Nationalistes Jel Linu », Tahirou Sarr, candidat à la députation au Sénégal, a prononcé plusieurs discours de haine. Il a déclenché de vives polémiques avec ses discours perçus comme « xénophobes », ciblant d’importantes communautés étrangères vivant au Sénégal.

Alors que le Sénégal se prépare à cet examen crucial, la persistance du discours de haine et des violences menace de ternir l’image du pays, souvent présentée comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest. Cette tension peut peser sur la cohésion sociale.

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