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FAIT : Lors de la campagne de vulgarisation du projet de la nouvelle Constitution de la Guinée, le ministre porte-parole du gouvernement a affirmé en langue pulaar : “si la constitution passe, la personne malade qui va à l’hôpital le médecin n’a pas le droit de lui demander de l’argent avant de le soigner et le gouvernement prendra en charge 80% du paiement”.
VERDICT : FAUX. Même si le projet de Constitution fait de la santé un droit en son article 22, la nouvelle proposition de charte fondamentale n’évoque, à aucun moment, une prise en charge, par le gouvernement guinéen, de 80% des frais médicaux.
TEXTE
Dans une vidéo publiée par le média en ligne Kumpital le 19 juillet 2025, le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a déclaré en pulaar lors d’une rencontre à l’amphithéâtre de Labé : “si la constitution passe, la personne malade qui va à l’hôpital le médecin n’a pas le droit de lui demander de l’argent avant de le soigner et le gouvernement prendra en charge 80% du paiement”.
La vidéo a cumulé 1,2 million de vues, plus de 43 mille réactions et plus de 7 mille partages.
VÉRIFICATION
Nous avons consulté la proposition de constitution guinéenne afin de vérifier la déclaration du ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo. Dans le projet de charte fondamentale, la santé est citée huit fois dans 5 articles. D’abord en son article 6, la nouvelle constitution érige la santé en priorité. Ensuite, l’article 22 est entièrement consacré à la santé. Il dispose que la santé est un droit constitutionnel.

Source : projet de nouvelle constitution de la Guinée, 2025
Le projet de constitution dit également, en son article 28, favoriser l’accès aux services de santé pour les personnes âgées et leur accès à la protection sociale.
En son article 33, le projet de charte de la Guinée indique que “les parents veillent à l’éducation, à la santé et au bien-être de leurs enfants”.
Enfin, la santé est une des conditions pour être candidat à une élection présidentielle.

Source : projet de nouvelle constitution de la Guinée, 2025
Les aspects opérationnels de la mise en œuvre de la charte fondamentale d’un pays ne sont jamais indiqués dans un projet constitutionnel. Le document proposé au vote des guinéens ne fait pas exception. La mise en œuvre du droit constitutionnel à la santé n’est pas indiquée dans la proposition de nouvelle constitution. Ainsi, contrairement à l’affirmation du ministre porte-parole du gouvernement, aucune disposition ne prévoit une prise en charge de 80 % des frais médicaux des guinéens. Aucune disposition n’oblige une prise en charge d’un malade avant paiement des frais.
CONCLUSION
“Si la constitution passe, la personne malade qui va à l’hôpital le médecin n’a pas le droit de lui demander de l’argent avant de le soigner et le gouvernement prendra en charge 80% du paiement”, cette déclaration du ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, est fausse. Certes, le projet de Constitution de la Guinée fait de la santé un droit en son article 22; mais la nouvelle proposition de charte fondamentale n’évoque, à aucun moment, une prise en charge, par le gouvernement guinéen, de 80% des frais médicaux.




