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FAIT : Des informations largement relayées sur les réseaux sociaux, notamment sur X, soutiennent que le Sénégal et la Mauritanie auraient signé un accord instaurant une mesure de réciprocité en matière de séjour. Selon ces affirmations, les Mauritaniens établis au Sénégal devraient désormais payer 5 000 FCFA (environ 7,6 euros) pour obtenir une carte de séjour, tandis que les Sénégalais vivant en Mauritanie seraient soumis au paiement de 300 ouguiyas, environ 6,4 euros.
VERDICT : VRAI. Le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal a, dans un communiqué, évoqué l’accord conclu avec la Mauritanie, précisant qu’il prévoit l’application du même régime juridique aux ressortissants des deux pays en matière d’entrée, de séjour et d’établissement. L’ambassade de la Mauritanie au Sénégal a confirmé cette information.
TEXTE
Le 26 juillet 2025, le compte X MOÏSA a publié un message ‘’accords relatifs aux conditions d’entrée, de séjour et d’établissement des personnes et de leurs biens entre le Sénégal et la Mauritanie’’. Ce message est accompagné de documents qui prétendent que les Mauritaniens souhaitant rester au Sénégal pour plus de trois mois, doivent désormais payer une carte de séjour fixée à 5 000 FCFA (environ 7,6 Euros). D’après la publication, cette exigence découle d’un accord signé entre le Sénégal et la Mauritanie concernant les conditions d’entrée, de séjour et d’établissement des personnes et de leurs biens.

Depuis sa mise en ligne, le post a enregistré plus de 6 500 vues et 57 reposts. Les réactions oscillent entre pessimisme quant au respect de cet accord par la Mauritanie et soulagement pour la communauté sénégalaise vivant dans ce pays concernant la baisse des frais de la carte de séjour, qui serait dix fois moins chère.
Ces dernières semaines, plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux prétendent que des interpellations musclées de ressortissants sénégalais sont faites par la police mauritanienne, dans le cadre de contrôles de routine. Le 11 mars 2025, lors du débat à l’Assemblée nationale sur la convention de transfèrement des détenus entre le Sénégal et le Maroc, le député sénégalais Babacar Ndiaye a interpellé la ministre des Affaires étrangères d’alors au sujet des violences policières subies par des Sénégalais en Mauritanie.
VÉRIFICATION
Nous avons examiné le site officiel et les réseaux sociaux du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal. Dans un communiqué, le ministère a clarifié les termes de l’accord signé avec la Mauritanie, évoquant l’application du même régime juridique aux ressortissants des deux pays en matière d’entrée, de séjour et d’établissement. Selon ce document, l’État du Sénégal n’a pris aucune mesure de représailles ni de discrimination à l’encontre des citoyens mauritaniens vivant sur son territoire. ‘’En effet, l’exigence de la carte de séjour pour tout étranger souhaitant résider au Sénégal au-delà d’une période de trois (3) mois relève d’une disposition légale en vigueur depuis 1971, et applicable à l’ensemble des ressortissants étrangers, quelle que soit leur nationalité’’, précise le communiqué.
Contactée, l’ambassade de la Mauritanie au Sénégal, par la voix de son chargé de communication, a expliqué la procédure d’obtention de cette carte pour les ressortissants mauritaniens. Selon Moulaye Keita, tout Mauritanien vivant au Sénégal doit se présenter à la Direction de la police des étrangers et des titres de voyage, muni d’une carte consulaire, de la copie légalisée d’une pièce d’identité, ainsi que d’une somme de 5 000 francs CFA. Une somme supplémentaire de 1 000 FCFA peut être nécessaire pour la rédaction manuscrite de la demande, dans le cas où le requérant ne saurait pas l’écrire lui-même.
Nous avons trouvé un article du quotidien national Le Soleil, publié le 26 juillet 2025, qui évoque des “conditions identiques”. Il précise notamment que les ressortissants mauritaniens peuvent obtenir une carte de séjour valable un an en contrepartie du paiement d’un montant de 5 000 francs CFA.
CONCLUSION
L’accord entre Dakar et Nouakchott prévoit l’application du même régime juridique pour leurs ressortissants. Selon le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal, cette mesure ne constitue pas une représaille, mais repose sur une législation déjà existante.