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Les élections législatives sénégalaises du 17 novembre 2024 font l’objet de plusieurs tentatives d’influences pour inciter les électeurs à voter pour une autre liste ou une autre. A l’instar des acteurs politiques et leurs partisans, certaines entreprises prennent position et incitent même les électeurs à voter pour une liste en particulier.
Sur le réseau social X, l’entreprise 6point9, spécialisée dans la mode, a fait une publication avec le spécimen du bulletin de vote de la liste PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), parti dirigée par le Premier ministre, Ousmane Sonko. L’entreprise 6point9 déclare dans son post (indiqué ci-dessous) : « Les 25 premiers personnes qui m’enverront une vidéo dans les urnes avec dans l’enveloppe le spécimen du parti PASTEF gagneront une tenue 6point9 ». La publication a été reprise textuellement sans rectifier les coquilles.
Cette publication a suscité de vives réactions de la part de certains internautes sénégalais.
« Ce tweet est assimilable à un achat de vote. Fortement réprimé par le code électoral et le code pénal », a déclaré Elhidiop.
« Vraiment, il doit l’enlever sérieusement », a rétorqué Mame Cheikh Seck.
Face aux réprimandes des internautes, 6point9 a finalement supprimé la publication quelques dizaines de minutes après.
Il faut souligner que l’entreprise n’est pas à son premier coup d’essai. Dans une première publication faite ce 16 novembre, 6point9 écrivait ceci : « Les 10 premières personnes qui
devineront le nombre de députés de la coalition PASTEF gagneront une tenue 6point9. »
La Loi n°2021‐35 du 23 juillet 2021 en son Art.L.111 dispose que quiconque, par des dons ou libéralités en espèces ou en nature, par des promesses de libéralité, de faveurs, d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers, faits en vue d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, a obtenu ou tenté d’obtenir leurs suffrages, soit directement, soit par l’entremise d’un tiers, sera puni de trois mois à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 20.000 à 200.000 FCFA (soit 30,64 euros à 306,4 euros).
La loi précise que la même peine est applicable à quiconque a déterminé ou a tenté de déterminer, par les mêmes moyens, un ou plusieurs d’entre eux à s’abstenir. Seront punis des mêmes peines, ceux qui auront agréé ou sollicité les mêmes dons, libéralités ou promesses.