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Législatives au Sénégal : 41 listes au départ; mais 4 se détachent

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Débutée le 27 octobre, la campagne électorale pour les législatives anticipées au Sénégal a pris fin le 15 novembre à minuit. 41 listes de partis et de coalitions de partis politiques sont en lice, avec 4 listes majeures : la première dirigée par l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, une 2e avec l’ancien président sénégalais, Macky Sall; le maire de Dakar, Barthélémy Dias dirige la 3e liste et enfin la 4e liste majeure est celle de Amadou Ba, ex Premier ministre du Sénégal.

Fini la coalition « Diomaye Président » qui a permis la victoire à la présidentielle de mars 2024, retour du parti PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). Le parti au pouvoir, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, vise une « majorité écrasante » aux élections législatives du 17 novembre 2024 pour renforcer le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, et mettre en œuvre son programme, après la dissolution de la 14e législature du Sénégal au soir du 12 septembre 2024.

Le PASTEF dit vouloir la majorité à l’Assemblée nationale pour dérouler l’« Agenda 2050 » du Président de la République. Au cours de cette campagne électorale, la tête de liste de liste des Pastéfiens, Ousmane Sonko a multiplié les déclarations controversées entre les accusations portées contre des personnalités de l’ancien régime et l’appel à venger « proportionnellement » les militants blessés dans un post Facebook du 11 novembre 2024.

Législatives au Sénégal : 41 listes au départ; mais 4 se détachent

Face à la majorité que cherche à obtenir Pastef, l’opposition sénégalaise, divisée en plusieurs coalitions dont trois grandes – Takku Wallu Sénégal, Jamm Ak Njariñ, et Samm Sa Kaddu – aspire à instaurer une cohabitation qui limiterait l’influence de l’exécutif. Ces forces d’opposition comptent sur leurs bases à la présidentielle et le mécontentement d’une partie de la population déçue de ces premiers mois du nouveau régime pour imposer une cohabitation et un contrôle à l’exécutif.

En première ligne, la coalition « Takku Wallu Sénégal » (comprenez Ensemble pour sauver le Sénégal, en Wolof) réunit plusieurs partis influents : l’Alliance pour la République (APR) de l’ancien président Macky Sall, le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ex- chef de l’État Abdoulaye Wade, et Rewmi, dirigé par l’ancien Premier ministre Idrissa Seck.

En tête de cette liste, Macky Sall vise une majorité au Parlement, que ses soutiens considèrent nécessaires pour surveiller de près les actions de l’actuel duo exécutif dans la gestion des affaires nationales.

Le mercredi 6 novembre 2024, l’ancien président a diffusé une lettre aux Sénégalais, exprimant son inquiétude face à la situation actuelle du pays. Dans ce message, il dresse un bilan préoccupant, mettant en évidence des défis économiques et sociaux qui, selon lui, menacent la stabilité du Sénégal. Absent du territoire depuis son départ du pouvoir, certains le critiquent en plaisantant sur sa « campagne WhatsApp ».

De son côté, la coalition Samm Sa Kaddu (Respect de la parole donnée, en Wolof) est dirigée par Barthélémy Dias, maire de Dakar et opposant engagé. Cette coalition intègre également des personnalités influentes comme Khalifa Sall et Pape Djibril Fall, ainsi que le leader du mouvement Gëm Sa Bopp (croire en soi en Wolof), Bougane Guèye Dany qui a été détenu pour des affrontements avec les forces de l’ordre au début de la campagne électorale. Il y a aussi dans cette coalition Anta Babacar Ngom, leader du parti Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC) et candidate à la dernière présidentielle.

La dernière des quatre grandes listes, mais pas la moindre, la coalition Jamm Ak Njariñ (Paix et service en wolof), dirigée par Amadou Ba, arrivé deuxième à la présidentielle de mars 2024, rassemble des dirigeants politiques comme Moustapha Niasse et des dissidents du Parti socialiste.

L’ancien Premier ministre et figure montante de l’opposition espère capitaliser sur les critiques du bilan des 8 premiers mois du gouvernement Faye pour fédérer les électeurs déçus autour de sa candidature. Il s’est également allié à une branche du Parti socialiste (PS) dirigée par Aminata Mbengue Ndiaye, démise de ses fonctions de présidente du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) par décret présidentiel.

Bien que ces quatre grandes coalitions dominent la course, mais au total, ce sont 41 listes qui s’affrontent pour la 15e législature au Sénégal. Parmi les autres formations, certaines ont réussi à attirer l’attention, notamment la coalition « Les Nationalistes Jel Linu », dont le chef de file, Tahirou Sarr, a abordé une vive polémique dans son discours, jugé « xénophobe », visant une importante communauté d’étrangers au Sénégal, suscitant de nombreuses réactions.

Sur un total de 165 sièges, 112 seront pourvus au scrutin majoritaire dans les circonscriptions et la diaspora, et 53 au scrutin proportionnel national. Selon le décret de convocation du corps électoral publié au Journal officiel le 15 septembre 2024, la répartition des sièges en vigueur dans les circonscriptions départementales depuis les élections du 31 juillet 2022 a été maintenue pour ces élections anticipées.

Environ 7 millions d’électeurs au Sénégal et 339 000 dans la diaspora sont appelés aux urnes. Ces élections, organisées après la dissolution de l’Assemblée nationale en septembre, s’inscrivent dans un climat politique tendu avec plusieurs confrontations entre caravanes lors de la campagne électorale.  

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