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Plus que quelques jours avant l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire. L’organisation du scrutin repose sur un cadre juridique solide et des institutions garantes de la transparence et de la crédibilité du vote. La conduite du processus électoral repose principalement sur deux institutions clés:
- la Commission Électorale Indépendante (CEI) chargée de l’organisation technique et logistique des élections,
- le Conseil constitutionnel garant de la légalité et de la régularité du scrutin.
Ces deux organes travaillent en complémentarité, pour assurer la bonne tenue du processus électoral : de la mise à jour de la liste électorale jusqu’à la proclamation des résultats définitifs en passant par le vote.
Le processus électoral ivoirien repose sur une architecture institutionnelle rigoureuse qui associe plusieurs acteurs. Ce sont l’administration publique, la Commission Électorale Indépendante (CEI), le Conseil constitutionnel et les juridictions administratives.
Chacun joue un rôle déterminant dans la conduite du scrutin et la préservation de la démocratie. L’élection présidentielle ne se limite pas au seul jour du vote. Elle s’inscrit dans un ensemble de procédures organisées et encadrées par la loi, réparties en plusieurs phases essentielles.
Le recensement électeurs
C’est la première étape du processus. Le recensement relève de la Commission Électorale Indépendante (CEI). Il consiste à recenser tous les citoyens ivoiriens, âgés d’au moins 18 ans et jouissant de leurs droits civiques. Dans ce cadre, la CEI procède périodiquement à la révision de la liste électorale afin d’y ajouter les nouveaux citoyens majeurs, de corriger les éventuelles anomalies et de radier les personnes décédées ou celles ayant perdu leurs droits civiques. Cette opération permet de garantir la légitimité de l’électorat appelé à participer au scrutin. Une fois inscrits, les électeurs reçoivent une carte d’électeur, document indispensable pour voter.
Le dépôt des candidatures
Une fois le calendrier électoral arrêté, la CEI ouvre la période officielle de dépôt des candidatures. Les partis politiques ou candidats indépendants doivent présenter un dossier complet. Les pièces exigées par la loi comprennent principalement un acte de naissance, un casier judiciaire, un certificat de nationalité, une déclaration de patrimoine, des parrainages, etc.
Après examen, la CEI transmet les dossiers au Conseil constitutionnel, qui vérifie la conformité des candidatures à la Constitution et aux lois en vigueur. Seuls les candidats remplissant toutes les conditions légales sont retenus.
La campagne électorale
La campagne électorale est une phase essentielle du processus démocratique. Elle permet aux candidats de présenter leurs programmes, d’expliquer leurs projets de société et de convaincre les électeurs. En Côte d’Ivoire, la campagne électorale pour la présidentielle dure 14 jours et s’achève 48 heures avant le scrutin. Durant cette période, la CEI veille au respect de l’égalité d’accès aux médias publics. Elle interdit les discours de haine, les propos en lien avec le tribalisme ou incitant à la violence.
L’observation du scrutin
Dans le souci de garantir la transparence et la bonne tenue du scrutin, des observateurs nationaux et internationaux notamment ceux de l’Union africaine, de la CEDEAO ainsi que de plusieurs ONG locales sont mobilisés.
Ces observateurs se déploient sur l’ensemble du territoire national, depuis la période de la campagne électorale jusqu’à la proclamation des résultats, en passant par le déroulement du vote. Leur mission consiste à veiller au respect des règles démocratiques, à prévenir toute irrégularité et à renforcer la crédibilité du processus électoral.
Le vote
Le jour du vote, les électeurs se rendent dans leurs bureaux de vote, munis de leur carte d’électeur et d’une pièce d’identité. Le vote s’effectue à bulletin secret dans un isoloir. Après avoir glissé le bulletin dans l’urne, l’électeur signe la liste d’émargement et trempe un doigt dans l’encre indélébile, une mesure destinée à éviter le double vote.
Les bureaux de vote ouvrent généralement à 8 heures et ferment à 17 heures, sauf prolongation, en cas d’incidents éventuels. Le scrutin est supervisé par les représentants de la CEI, les délégués des candidats et les observateurs indépendants.
Le dépouillement et la proclamation des résultats provisoires
Le dépouillement se fait publiquement, en présence des représentants des partis et des observateurs. Cette opération intervient à la fermeture des bureaux de vote. Les bulletins sont comptés à haute voix et les résultats sont consignés dans un procès-verbal signé par tous les représentants présents. Ces procès-verbaux sont ensuite transmis à la CEI centrale à Abidjan, pour compilation nationale.
Les résultats provisoires
Après vérification, la CEI proclame les résultats provisoires. Cette étape marque la fin du processus administratif et ouvre la phase du contentieux. Une fois les résultats provisoires publiés, les candidats disposent d’un délai légal, pour introduire des recours auprès du Conseil constitutionnel.
Le contentieux électoral et le Conseil Constitutionnel
À la fin du scrutin, après la proclamation des résultats provisoires par la Commission Électorale Indépendante (CEI), s’ouvre une étape déterminante du processus, le contentieux électoral. Cette phase, placée sous la responsabilité du Conseil constitutionnel, vise à garantir la régularité et la sincérité du vote.
Le Conseil constitutionnel reçoit les plaintes et recours formulés par les candidats, partis politiques ou électeurs qui contestent les résultats publiés par la CEI. Ces réclamations peuvent concerner des irrégularités présumées, telles que des fraudes, des bourrages d’urnes, des manipulations de procès-verbaux ou encore des incidents ayant perturbé le déroulement du vote.
Après réception des recours, le Conseil constitutionnel procède à un examen approfondi de toutes les pièces fournies, y compris des procès-verbaux transmis par les bureaux de vote. Les juges peuvent convoquer les parties, demander des vérifications supplémentaires et s’assurer que les allégations reposent sur des preuves concrètes.
À l’issue de ses délibérations, le Conseil constitutionnel rend une décision finale et sans appel. Il peut confirmer les résultats proclamés par la CEI s’il estime que les irrégularités constatées n’ont pas compromis la sincérité du scrutin. Dans certains cas, il peut rectifier les chiffres lorsqu’il apparaît que des erreurs matérielles ont été commises. Si des fraudes graves sont établies dans une ou plusieurs localités, il peut infirmer ou annuler partiellement le scrutin dans les zones concernées. Et lorsqu’une annulation est prononcée, le Conseil fixe un nouveau délai pour la reprise du vote, afin de permettre aux électeurs de se prononcer à nouveau dans des conditions régulières et transparentes.
La proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel confère à l’élection sa valeur légale et clôt officiellement le processus électoral. C’est à ce moment précis que la volonté du peuple, exprimée dans les urnes, acquiert une reconnaissance juridique incontestable. Ainsi, le Conseil constitutionnel apparaît comme le gardien de la légitimité démocratique, garantissant le respect des lois, de la vérité des urnes et de la stabilité institutionnelle du pays.
La régularité du scrutin
Le système électoral ivoirien prévoit plusieurs mécanismes, pour assurer la confiance du public et garantir la régularité du scrutin. Il autorise la présence d’observateurs nationaux et internationaux, procède à la publication publique des résultats, bureau par bureau. Cette politique prévoit la présence de représentants de chaque candidat dans les bureaux de vote, l’utilisation de moyens technologiques, pour la transmission rapide et sécurisée des données.
Dans cet élan, des sanctions sont prévues, en cas de fraude, de manipulation ou de violences électorales. Ces dispositions visent à renforcer la transparence et à prévenir les tensions politiques.
Le processus électoral en Côte d’Ivoire repose sur une organisation structurée, équilibrée et encadrée par la loi. La CEI en assure la logistique et la supervision. Tandis que le Conseil constitutionnel veille à la régularité juridique du scrutin.
Le succès de l’élection présidentielle de 2025 dépendra de la transparence des institutions, du sens de responsabilité des acteurs politiques et de la participation citoyenne. Plus qu’un simple devoir civique, le vote est un engagement pour la paix, la stabilité et la consolidation de la démocratie en Côte d’Ivoire.